Ce cours de 12h CM propose de dégager les grands enjeux contemporains de la médiation culturelle.
Si la fonction de médiateur, entendue comme celle d’intermédiaire chargé de résoudre un conflit entre des tierces personnes, existe depuis fort longtemps, le terme de « médiation culturelle », dont l’emploi s’est considérablement développé à partir des années 1990, comporte de multiples acceptions.
Ainsi les sciences du langage ou l’anthropologie entendent la médiation culturelle dans une acception extensive, mettant en avant la dimension intégratrice de la notion, au cœur de la construction du lien social, tandis que le champ des institutions culturelles conçoit la médiation dans un sens plus étroit de mise en relation de la production artistique avec les publics à laquelle elle est destinée. Une fois ce cadre conceptuel posé, nous nous intéresserons plus particulièrement aux enjeux de la médiation dans le rapport symbolique aux œuvres d’art, alors que le contexte social et culturel est en profonde mutation.
En effet, si l’objectif de démocratisation de la culture, auquel est étroitement associé le développement de la médiation culturelle, a traditionnellement été pensé en termes d’aménagement culturel du territoire et de fréquentation des équipements, l’individualisation des pratiques culturelles grâce à la « culture à domicile » et à la révolution numérique, oblige à réinterroger les fondements idéologiques de la médiation culturelle et à inventer d’autres dispositifs.
En plus des échanges sur l'avancée et les problématiques du dossier de recherche, ce cours invite les étudiants à s'interroger sur les liens actuels entre histoire et esthétique du cinéma, à travers l'étude des principaux ouvrages, publiés ces dernières années, proposant des pistes de réflexion sur ces questions.
Les étudiants devront, dans ce cadre, présenter oralement leur compte-rendu d'un ouvrage récent de leur choix.
Dans ce cours, nous explorerons la question des archives - film et non-film - qui peuvent vous servir dans le cadre de votre recherche (et dans votre future vie professionnelle) - Je vous présenterai l'histoire de certaines institutions, les logiques de classement et de conservation - je ferai en sorte de vous présenter des exemples d'usages originaux d'archives, y compris au service de l'analyse des films. Je vous transmettrai également certaines méthodes de recherche pour vous repérer dans les archives liées aux personnes comme aux entreprises (archives notariales, départementales, nationales, etc.) -
Complément au cours présentiel
« Mary Pickford, passer du XIXe au XXe siècle : un objet d’histoires » :

Sur les planches depuis l’enfance, Mary Pickford (1892-1979) débute au cinéma avec D. W. Griffith, puis développe son art de la comédienne, devient scénariste, réalisatrice et productrice, notamment en fondant la United Artists aux côtés de Fairbanks, Chaplin et Griffith. La « Petite fiancée de l’Amérique » fut sans doute l’une des stars hollywoodiennes les plus célèbres dans les années 1910-1920.
Dans ce cours, nous étudierons les histoires qui se croisent dans la trajectoire de Mary Pickford : une histoire du cinéma et d’Hollywood, tout d’abord, une histoire des femmes et une histoire de la célébrité ensuite. Mais nous aborderons aussi une histoire des formes filmiques en analysant les films de l’actrice sous l’angle du passage ou des passages qui constituent la dynamique propre de sa poétique mettant en œuvre des dualités à surmonter : passage d’un siècle à l’autre, de l’Ancien Monde au Nouveau, de la pauvreté à la richesse, ou l’inverse, de l’enfance à l’âge adulte, et également passage du mélodrame à la comédie, étude qui ouvrira à la question d’une histoire des sensibilités et des émotions.
Observé à distance, le cinéma japonais a été et est encore régulièrement loué pour la modernité des formes esthétiques et narratives s’y déployant. Ce cours se propose de mettre ce type d’affirmation à l’épreuve de la contextualisation (historique, culturelle, artistique, industrielle, etc.) des œuvres concernées, que ce soit dans le cas d’un cinéaste (Ozu), d’un genre (le chanbara) ou d’une période (le cinéma engagé des années 1960). Il s’agira ainsi de mettre au jour certains réflexes critiques ou théoriques associés à cette cinématographie, de se demander s’il existe vraiment un mode de représentation spécifiquement japonais, ou encore de relativiser la portée de modèles ou concepts trop rapidement universalisés (classicisme et modernité, théâtralité et distanciation, auteurisme et indépendance, etc.). Plus largement, ce sera l’occasion de repenser la notion de modernité appliquée au cinéma et de considérer certaines précautions méthodologiques à adopter face à un cinéma « étranger » (rapport aux sources primaires et secondaires, à la langue et à l’environnement culturel, etc.).