Au XIXe siècle se cristallise un sous-genre romanesque qui connaît une fortune
considérable et se distingue peu à peu, au confluent de tendances romantiques et réalistes, du genre du roman sentimental : on le désigne parfois sous l’appellation de « roman de mariage » ou « roman matrimonial », dans lequel le mariage, qu’il soit à venir ou déjà acté, est représenté tour à tour comme un but désirable pour les personnages ou comme un obstacle au bonheur véritable.
Articulant, avec une perspective souvent critique, la représentation des rapports sociaux entre les sexes et la tension entre amour et mariage, ces oeuvres, qu’une lecture naïve voudrait réduire à de simples « histoires d’amour », révèlent au contraire des ambitions beaucoup plus vastes, relevant, comme on l’étudiera en prenant pour exemples trois oeuvres datant du tout début du XIXe siècle, d’une vision politique libérale et proto-féministe (traitement de l’intrigue d’un amour malheureux sous le prisme d’une caractérologie des nations chez Madame de Staël), d’une ambition expérimentale et subversive (représentation de l’attraction amoureuse à travers une métaphore chimique chez Goethe), d’une ironie discrètement corrosive portée sur la condition féminine et sur
le romantisme (relecture parodique du roman sentimental et satire moraliste chez Jane Austen). On se penchera également sur la déconstruction et la mise à l’épreuve de ce sous-genre romanesque à l’époque contemporaine à travers le regard du romancier américain Jeffrey Eugenides.
considérable et se distingue peu à peu, au confluent de tendances romantiques et réalistes, du genre du roman sentimental : on le désigne parfois sous l’appellation de « roman de mariage » ou « roman matrimonial », dans lequel le mariage, qu’il soit à venir ou déjà acté, est représenté tour à tour comme un but désirable pour les personnages ou comme un obstacle au bonheur véritable.
Articulant, avec une perspective souvent critique, la représentation des rapports sociaux entre les sexes et la tension entre amour et mariage, ces oeuvres, qu’une lecture naïve voudrait réduire à de simples « histoires d’amour », révèlent au contraire des ambitions beaucoup plus vastes, relevant, comme on l’étudiera en prenant pour exemples trois oeuvres datant du tout début du XIXe siècle, d’une vision politique libérale et proto-féministe (traitement de l’intrigue d’un amour malheureux sous le prisme d’une caractérologie des nations chez Madame de Staël), d’une ambition expérimentale et subversive (représentation de l’attraction amoureuse à travers une métaphore chimique chez Goethe), d’une ironie discrètement corrosive portée sur la condition féminine et sur
le romantisme (relecture parodique du roman sentimental et satire moraliste chez Jane Austen). On se penchera également sur la déconstruction et la mise à l’épreuve de ce sous-genre romanesque à l’époque contemporaine à travers le regard du romancier américain Jeffrey Eugenides.
- Enseignant: Marie Kergoat