Les expositions foisonnent dans un contexte où elles participent fortement à l’économie des loisirs. Faire une exposition s’avère donc être un acte à la fois complètement banal, et entièrement réfléchi dans sa spécificité.
Cette année, nous penserons l’exposition d’objets anciens en lien avec la création actuelle. L’espace d’exposition que nous aurons en tête sera donc tout autant celui du musée que de la galerie au sens plus générique ou abstrait du terme. Nous penserons ensemble l’espace de l’exposition dans le contexte particulier de celle d’Elsa Sahal au musée des beaux-arts de Rennes. Le fil rouge de ce cours sera plutôt de lire et de réfléchir, pour ouvrir vers des idées et des propositions pratiques, plutôt que de fermer le cours de notre raisonnement dans des catégories trop étroites – et souvent trop artificielles – et qui suscitent parfois des discussions de chapelles un peu inutiles.

Chacun.e apportera toujours à la connaissance des participant·es les expositions et/ou objets culturels (expositions, films, lectures, visites diverses) susceptibles de nous faire réfléchir.
Nous nous déplacerons aussi pour voir deux expositions à Rennes et écouter l’expertise des spécialistes.


Destinées à présenter les divers métiers du champ de l’histoire de l’art, les séances de ce cours, mutualisées entre les parcours HCA, MAE et MAGEMI, verront chacune l’intervention d’un professionnel du monde de l’art (enseignante-chercheuse, conservateur de musée, critique d’art, marchand, enseignant en école d’art, commissaire d’exposition, éditrice).
Selon ses propres mots, Nathalie Magnan était activiste et théoricienne culturelle, tacticienne des médias (anciens et nouveaux), webmistress, réalisatrice, cyberféministe, co-fondatrice du festival de films gay et lesbien de Los Angeles puis présidente et ex-présidente de celui de Paris, professeure, autrice, journaliste, etc. Son fonds d’archives reflète cet éclectisme par la diversité́ des matériaux qu’il contient : photocopies d’articles et de textes sources annotés, programmes de colloques, notes des cours prises dans les universités américaines, photographies personnelles, apostilles techniques, scripts de vidéos, dossiers de recherches, films, documents des années 1980 sur la crise du VIH-Sida, carnets de recherches, fanzines militants, journaux rares, correspondance avec des penseur·euses important·es etc. Ses écrits sont aussi de nature diverse, allant de l’entrefilet à l’article sur plusieurs pages, dans The Independent, Art Documentation, Gai pied ou Les lettres françaises, aux études plus référencées publiées dans des journaux à comité de lecture comme Exposure, ou bien encore aux ouvrages qu’elle a dirigés comme La vidéo, entre art et communication (1997) ou codirigé (avec Annick Bureau) : Connexions. art, réseaux, media / textes (2003).

L’enseignante bénéficiant d’une bourse de Rennes Métropole, une douzaine de chercheur·euses seront invité·es à dialoguer durant six séances du séminaire, autour de trois des nombreuses questions qui traversent l’œuvre de Nathalie Magnan : l’enseignement artistique, la constitution d’une histoire de l’art queer, et le technoféminisme. La première séance sera consacrée à la question de l’enseignement qui a tenu une place importante dans la vie de Nathalie, et la dernière séance consacrée au technoféminisme recevra deux artistes qui poursuivent son héritage : Chloé Desmoineaux, et Peggy Pierrot.
Des imaginaires sociaux des « périphéries » dans l’art, aujourd'hui en France.

En France, les territoires ruraux et péri-urbains sont au cœur d’enjeux politiques, sociaux et environnementaux de première importance. L’analyse des évolutions militantes, électorales et partisanes des dernières années le manifeste. Au sentiment de déclassement ou à des dynamiques de repli identitaire le disputent des mutations socio-culturelles sensibles à des manières renouvelées de vivre, de cultiver, de penser dans une écologie appréhendée de façon élargie. Dans ce cadre complexe et souvent conflictuel, des imaginaires s’esquissent, in situ et à distance, dans des pratiques artistiques collectives ou individuelles. Du champ de la représentation (vidéo, photographie, dessin, peinture, sculpture, installation) à celui de la performance et de l’action collective, le séminaire explorera différentes œuvres et manières de faire (Michel de Certeau) qui, au-delà d’une image misérabiliste ou traditionnelle des « périphéries », attestent une invention qui incite au dépassement de clivages traditionnels.