Ce cours, conçu comme un atelier, propose une introduction à la lecture sociocritique des œuvres. Lecture de la socialité et de l’historicité, la sociocritique envisage comment l’œuvre porte sa date, qu’elle l’affiche ou la dénie, et comment elle est traversée d’un discours social qu’elle reconfigure et questionne. Elle analyse comment l’œuvre fait société, dans tous les sens possibles de l’expression.
Le cours présentera la démarche et les notions essentielles de la sociocritique à partir de la lecture concrète de quelques articles qui ont marqué son histoire, depuis les textes fondateurs de Claude Duchet jusqu’à l’actualité critique récente. Cette présentation alternera avec des études de cas sur des corpus empruntés pour l’essentiel à la littérature du XIXe siècle.
Ce cours fournit aux étudiants de Master 1 les méthodes nécessaires pour mener à bien leurs mémoires de recherche. Conçu librement pour répondre directement à leurs besoins et attentes, il envisagera successivement ces différents enjeux : la recherche documentaire ; la formulation de la problématique et l’établissement d’un corpus de recherche ; la rédaction et la composition du mémoire ; les normes de présentation, et en particulier celles des références bibliographiques, etc.
Cela fait désormais plusieurs décennies que l’approche historique et poétique des faits de traduction constitue un des champs de recherche les plus dynamiques en littérature générale et comparée. La traduction littéraire, souvent suspectée d’altérer le sens, la portée ou la qualité esthétique du texte original, se pense en effet tout autant sous un angle poétique que selon des enjeux philosophiques et politiques, selon une nécessité humaniste de faire accueil, dans la langue d’arrivée, à l’altérité de l’étranger. On envisagera ce champ d’exploration privilégié de l’histoire littéraire, et plus largement de l’histoire des idées, à travers l’étude de cas variés et des discours, traversés de polémiques, associés à ces publications (importance de la traduction dans l’émergence de la notion de littérature universelle, diffusion des théâtres européens sur les scènes françaises, enjeux poétiques de la traduction de la Bible, rôle diplomatique confié à la traduction en temps de crise et dans la persistance de l’idée d’Europe des Lettres, interférences littéraires dans les traductions de la psychanalyse, etc.). Les textes étudiés en classe seront distribués sous forme de polycopiés.
Ce cours, qui emprunte son titre au vingtième congrès de l’Association internationale de littérature comparée, introduira aux définitions et surtout aux enjeux de la littérature comparée : nous nous demanderons quelle « approche critique » ouvre la comparaison sur la littérature et les arts et comment mettre à l’épreuve cette démarche d’analyse, ses visées mais aussi ses impensés.
Les manifestes du drame romantique français revendiquent un changement de paradigme culturel qui constituerait l’une des caractéristiques majeures du genre, et érigent ainsi le transfert en geste fondateur de son esthétique. Après avoir interrogé les implications socio-politiques d’un tel choix, on en observera la mise en œuvre, à partir d’un corpus du textes fourni lors du premier cours. On verra ainsi comment le drame romantique pense son propre rapport au théâtre européen, mais aussi aux autres genres littéraires et aux autres arts. On s’intéressera enfin au devenir de ce genre devenu à son tour un réservoir de motifs et de formes qui irriguent encore l’imaginaire contemporain, notamment cinématographique et sériel et dont les mises en scène contemporaines montrent la fécondité.
« La littérature face à la prolifération des images (XIXe-début du XXe siècle) »
Ce cours proposera un aperçu des rapports d’admiration et de complémentarité, mais aussi de rivalité qu’ont entretenus, au sein de la longue tradition de la comparaison des arts, la littérature et l’image. Après la remise en cause du célèbre paradigme ut pictura poesis au XVIIIe siècle, l’évolution complexe du statut de l’image au XIXe siècle, où l’invention de la photographie puis du cinéma contribue à révolutionner les pratiques de la peinture, de la gravure et du dessin, n’a pas manqué d’affecter la littérature. Nous envisagerons ainsi quelques enjeux des relations entre littérature et image durant cette période où l’image affirme peu à peu une hégémonie qui lui est parfois contestée : la place mouvante des arts visuels et de la littérature dans la hiérarchie des arts ; les implications sociologiques et politiques de la prolifération des images urbaines ; le genre de la critique d’art et la définition du romantisme et de la modernité selon Baudelaire ; l’esthétique des livres illustrés, la vogue de la bibliophilie, et le renouveau de l’édition qu’implique ce succès sans précédent des images ; l’évolution des portraits des écrivains dans la peinture, la photographie et la caricature ; la pratique du dessin par les écrivains ; la pratique de l’écriture chez les peintres et les photographes ; l’évocation de la peinture dans le roman ; la représentation de la concurrence entre littérature et image dans les calligrammes ou les procédés du montage et du collage, etc.
« Le festival Transversales »
Ce séminaire propose aux étudiant·es de participer à la préparation, la gestion et l’organisation concrète d’un festival littéraire et artistique porté depuis plus de 10 ans par le département Lettres de l’université Rennes 2, le festival Transversales. Il s’agit, à travers un séminaire de deux heures par semaine associé à des temps de travail en petits groupes, de s’approprier la thématique du festival, et de préparer les différents événements au programme : rencontres avec des artistes et des écrivain·es, tables rondes avec des spécialistes du sujet et des professionnel·les, conférences, ateliers, projections cinématographiques, lectures, expositions, podcast, rédaction d’articles sur le site du festival, etc.
L’édition 2023 du festival Transversales, qui aura lieu du 21 au 25 novembre, est intitulée « Au bout du rêve » : il s’agira d’interroger l’enfance comme période de la vie la plus propice au songe, où tous les possibles sont encore ouverts, où tout est encore à inventer et à rêver. De quelle texture sont faits ces rêves d’enfance, et que deviennent-ils dans nos vies d’adultes ? Comment continuer de rêver dans un monde menacé de toutes parts ? En interrogeant les formes littéraires et artistiques de l’onirisme mais aussi du conte, cette 13e édition met à l’honneur la création pour la jeunesse et souhaite mettre en lumière l’infusion d’un imaginaire onirique et merveilleux par-delà les âges, en explorant des œuvres et des pratiques faisant la part belle à l’imaginaire sous toutes ses formes.
Les étudiant·es participant au module sont invité·es à prendre part à son organisation, selon leurs compétences et leurs envies, depuis un soutien logistique jusqu'à la modération des rencontres. Le festival s'accompagne d'un site internet sur lequel les étudiant·es sont invité·es à publier des articles en lien avec la thématique du festival : https://transversales.hypotheses.org/
Module "Réécritures et adaptations des textes arthuriens et farcesques aux XXe et XXIe siècles"
Enseignante: Fabienne POMEL

Module "Réécritures et adaptations dantesques aux XXe et XXIe siècles"
Enseignante : Claudia ZUDINI



Support pour la première partie du cours de droit de l'édition
A partir d’une étude des monstres médiévaux, le cours mettra en évidence comment les Xe-XVe siècles ont contribué à construire les représentations postérieures de ces figures étranges. Dans un premier temps, on établira une typologie des monstres en fonction des genres littéraires : le monstre comme objet de savoir au moyen âge, dans les encyclopédies et les récits de voyage ; le monstre incarnant l’ennemi, l’autre ontologique, païen dans les chansons de geste, diables dans l’hagiographie, Bête de l’Apocalypse ; le monstre romanesque, érotique ou discourtois ; le monstre allégorique (dont la licorne). Dans un deuxième temps, on questionnera la représentation des monstres : poétique de la description littéraire, pratique de la réécriture et mise en place d’une topique, usure et réinvestissement poétique du monstre ; mise en image dans les miniatures ou les bois gravés des premières éditions. Dans un troisième temps, on s’interrogera sur le lien entre polymorphie, polyphonie, polysémie merveilleuse dans l’écriture du monstre, à partir, en particulier de la Beste Glatissant. Dans un dernier temps, on étudiera à titre d’exemples quelques monstres postérieurs au Moyen Âge (possibilité d’exposés oraux). Une anthologie de textes sera mise à disposition.
Quelques éléments de bibliographie (des compléments seront donnés au cours du semestre)
Christine Ferlampin-Acher, Fées, bestes et luitons. Croyances et merveilles dans les romans médiévaux, Paris, PUPS, 2002
Christine Ferlampin-Acher, Merveilles et topique merveilleuse, Paris, Champion, 2003
Francis Dubost, Aspects fantastiques de la littérature narrative médiévale, Paris, Champion, 1994.
Evaluation : Outre la possibilité de présenter un exposé oral, l’évaluation consistera en un dossier écrit, sur le sujet suivant: “Commentez une description de monstre postérieure au Moyen Âge, en mettant en évidence les éléments de continuité et de rupture”. Possibilité d’utiliser aussi des images, mais il faut au moins un commentaire de texte.
Rencontrer l’autre : déchiffrer le corps social et amoureux dans la littérature du XVIIIe siècle.
Dans le cadre de ce séminaire de recherche, il s’agira d’examiner différentes modalités du contact et de la rencontre avec l’autre dans la littérature du XVIIIe siècle en croisant les perspectives de la narratologie, de la poétique, de la sociologie et de l’histoire sociale. Le travail du séminaire consistera à décrire la séquence de la rencontre et à examiner ses variations et leurs significations. On sera particulièrement attentif à la manière dont les textes du XVIIIe siècle se montrent “hypersensibles” (notion qui devra être justifiée et élaborée) aux signes non verbaux et infraverbaux activés par la séquence narrative de la rencontre avec l’autre et par le déchiffrement des signes non verbaux qu’elle met en œuvre. Nous étudierons la manière dont les auteurs rendent compte de l’intense travail de déchiffrement des signes auquel se livrent les protagonistes des récits ou des pièces étudiés et auxquels le lecteur est invité à participer : corps, distances, gestes, visages, soupirs, signes de vieillissement, maquillage, vêtements, tous les éléments de l’apparence font sens dans le monde social pour qui sait percevoir et déchiffrer les signes.
Des extraits seront distribués en cours au fil du semestre (textes de Montesquieu, Lahontan, Robert Challe, Pierre de Marivaux, Claude Crébillon, Denis Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Giacomo Casanova).
Lectures complètes conseillées : Les Illustres Françaises [1713] de Robert Challe, Les Egarements du cœur et de l’esprit [1738] de Crébillon fils.
UEF 1
Littérature et visions du monde 2 : les valeurs à l’œuvre. [01GF811]
Richesse et pauvreté au XVIIIe siècle : la question des inégalités de fortune au prisme de la littérature.
Le cours s’intéressera à la manière dont le XVIIIe siècle voit se modifier les représentations de l’inégale répartition des biens dans la littérature et les textes d’idées. Á partir d’un certain nombre de textes (distribués en amont et analysés en cours) nous examinerons de quelle manière la sensibilité aux phénomènes économiques de la pauvreté (faim, besoin, misère, injustice sociale) et de la richesse (luxe, distinction, opulence, corruption) évolue sous l’influence de l’éveil de principes égalitaires qui remettent en cause la fixité des places sociales et des patrimoines, à un moment où la vertu théologale de charité fait l’objet de remises en cause et de critiques. Colère sociale, indignation, révolte : comment ces nouvelles “valeurs”, sociales et morales, se font entendre et se traduisent littérairement au moment où émerge une science économique qui tend à se détacher de la morale en affirmant la neutralité, voire la positivité intrinsèque, des échanges commerciaux.

La « matière » arthurienne a donné naissance au Moyen Âge à de véritables best-sellers. D’une part, elle a contribué au 12e siècle à la naissance du roman comme genre littéraire, entre Histoire (chronique) et fiction (« fable ») et a été de toutes les grands renouvellements de ce genre (passage du vers à la prose, cyclification, transfert du manuscrit à l’imprimé etc…) ; d’autre part, dès le 12e siècle, elle a donné lieu à des traductions (allemandes, d’abord, puis à travers toute l’Europe), qui ont parfois joué des rôles importants dans la constitution des littératures en vernaculaire (Malory).
Sans prétendre à l’exhaustivité, le cours s’intéressera à l’expansion de la littérature arthurienne, en Europe et dans le monde, du moyen âge à nos jours, ainsi qu’aux transferts médiatiques en jeu.
Ces documents mis à la disposition des étudiants de Rennes 2 inscrits en master MEEF 1 de Lettres, contribuent à une initiation à la recherche en didactique de la littérature.
Artus de Bretagne, un roman arthurien tardif
Le cours portera sur l’un des derniers romans arthuriens, qui a l’originalité d’adopter un cadre partiellement armoricain, en insistant sur la dimension méthodologique de la recherche. Les questions suivantes seront abordées:
• histoire du texte, de ses manuscrits et de son édition (éléments de codicologie et de paléographie)
• poétique de la réécriture et de la transfiction: un texte arthurien tardif qui renouvelle une matière usée (du pastiche à la parodie)
• enjeux: une rêverie politique pour le duc Jean II de Bretagne
• enjeux: une invention pseudo-mythologique, autour de la fée Proserpine
• le clerc Estienne: une figure auctoriale?
• un texte ouvert: poétique de la suite et de la sérialité
• postérité, des éditions de la Renaissance à la réécriture d’Alfred Delvau au XIXe siècle.