Le pouvoir et l’amour de Montesquieu à Laclos : les « chaînes secrètes » du roman épistolaire des Lumières.

Le cours s’attachera à explorer un massif important de la littérature narrative des Lumières à travers les Lettres persanes de Montesquieu (1721), Julie ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau (1761) et Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1782). Ces trois jalons de la littérature romanesque permettent de mieux comprendre toute la période, de la fin du règne de Louis XIV aux années 1780 où les idéaux des Lumières sont à la fois largement diffusés dans la société française et interrogés, par le biais de dispositifs narratifs innovants. Romans épistolaires polyphoniques, ils sont construits comme un tressage de fils narratifs qui articule des intrigues d’amour et des enjeux politiques et sociaux majeurs (ce que Montesquieu qualifie de « chaîne secrète »). En termes de transformations, de réécriture et de réception, ces textes entrent en dialogue : Rousseau réécrit les Lettres Persanes de Montesquieu, tandis que Laclos écrit son roman du mal en songeant constamment à La Nouvelle Héloïse, dont Rousseau proclamait au contraire qu’elle était un « roman sans méchant ». C’est à un voyage à travers les ombres des Lumières que nous invitent ces romans complexes, férocement comiques et sombrement tragiques.
Le roman de mariage : un genre et ses distorsions
Au XIXe siècle se cristallise un sous-genre romanesque qui connaît une fortune considérable et se distingue peu à peu, au confluent de tendances romantiques et réalistes, du genre du roman sentimental : on le désigne parfois sous l’appellation de « roman de mariage » ou « roman matrimonial », dans lequel le mariage, qu’il soit à venir ou déjà acté, est représenté tour à tour comme un but désirable pour les personnages ou comme un obstacle au bonheur véritable. Articulant, avec une perspective souvent critique, la représentation des rapports sociaux entre les sexes et la tension entre amour et mariage, ces œuvres, qu’une lecture naïve voudrait réduire à de simples « histoires d’amour », révèlent au contraire des ambitions beaucoup plus vastes, relevant, comme on l’étudiera en prenant pour exemples trois œuvres datant du tout début du XIXe siècle, d’une vision politique libérale et proto-féministe (traitement de l’intrigue d’un amour malheureux sous le prisme d’une caractérologie des nations chez Madame de Staël), d’une ambition expérimentale et subversive (représentation de l’attraction amoureuse à travers une métaphore chimique chez Goethe), d’une ironie discrètement corrosive portée sur la condition féminine et sur le romantisme (relecture parodique du roman sentimental et satire moraliste chez Jane Austen). On se penchera également sur la déconstruction et la mise à l’épreuve de ce sous-genre romanesque à l’époque contemporaine à travers le regard du romancier américain Jeffrey Eugenides.

Œuvres au programme (il est impératif de se procurer les éditions et traductions indiquées ci-dessous) :
Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie [1807], édition de Simone Balayé, Paris, Gallimard, « Folio classique », 2020.
Johann Wolfgang von Goethe, Les Affinités électives [Die Wahlverwandtschaften, 1809], traduction et notes de Pierre du Colombier, Paris, Gallimard, « Folio classique », 1980.
Jane Austen, Raison et sentiments [Sense and Sensibility, 1811], édition et traduction de Sophie Chiari, Paris, Le Livre de Poche, « Classiques », 2019.
Lecture complémentaire : Jeffrey Eugenides, Le Roman du mariage [The Marriage Plot, 2011], traduction d’Olivier Deparis, Paris, Points, 2014.
« Le roman de mariage, un genre et ses distorsions »
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Au XIXe siècle se cristallise un sous-genre romanesque qui connaît une fortune considérable et se distingue peu à peu, au confluent de tendances romantiques et réalistes, du genre du roman sentimental : on le désigne parfois sous l’appellation de « roman de mariage » ou « roman matrimonial », dans lequel le mariage, qu’il soit à venir ou déjà acté, est représenté tour à tour comme un but désirable pour les personnages ou comme un obstacle au bonheur véritable. Articulant, avec une perspective souvent critique, la représentation des rapports sociaux entre les sexes et la tension entre amour et mariage, ces œuvres, qu’une lecture naïve voudrait réduire à de simples « histoires d’amour », révèlent au contraire des ambitions beaucoup plus vastes, relevant, comme on l’étudiera en prenant pour exemples trois œuvres datant du tout début du XIXe siècle, d’une vision politique libérale et proto-féministe (traitement de l’intrigue d’un amour malheureux sous le prisme d’une caractérologie des nations chez Madame de Staël), d’une ambition expérimentale et subversive (représentation de l’attraction amoureuse à travers une métaphore chimique chez Goethe), d’une ironie discrètement corrosive portée sur la condition féminine et sur le romantisme (relecture parodique du roman sentimental et satire moraliste chez Jane Austen). On se penchera également sur la déconstruction et la mise à l’épreuve de ce sous-genre romanesque à l’époque contemporaine à travers le regard du romancier américain Jeffrey Eugenides.
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Œuvres au programme (il est impératif de se procurer les éditions et traductions indiquées ci-dessous) :
- Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie [1807], édition de Simone Balayé, Paris, Gallimard, « Folio classique », 2020.
- Johann Wolfgang von Goethe, Les Affinités électives [Die Wahlverwandtschaften, 1809], traduction et notes de Pierre du Colombier, Paris, Gallimard, « Folio classique », 1980.
- Jane Austen, Raison et sentiments [Sense and Sensibility, 1811], édition et traduction de Sophie Chiari, Paris, Le Livre de Poche, « Classiques », 2019.
Lecture complémentaire :
- Jeffrey Eugenides, Le Roman du mariage [The Marriage Plot, 2011], traduction d’Olivier Deparis, Paris, Points, 2014.
Cette page Cursus concerne les étudiants du groupe de TD de LGC assuré par Audrey Giboux, en liaison avec le CM "Le roman de mariage : un genre et ses distorsions".

Le roman de mariage : un genre et ses distorsions
Au XIXe siècle se cristallise un sous-genre romanesque qui connaît une fortune considérable et se distingue peu à peu, au confluent de tendances romantiques et réalistes, du genre du roman sentimental : on le désigne parfois sous l’appellation de « roman de mariage » ou « roman matrimonial », dans lequel le mariage, qu’il soit à venir ou déjà acté, est représenté tour à tour comme un but désirable pour les personnages ou comme un obstacle au bonheur véritable. Articulant, avec une perspective souvent critique, la représentation des rapports sociaux entre les sexes et la tension entre amour et mariage, ces œuvres, qu’une lecture naïve voudrait réduire à de simples « histoires d’amour », révèlent au contraire des ambitions beaucoup plus vastes, relevant, comme on l’étudiera en prenant pour exemples trois œuvres datant du tout début du XIXe siècle, d’une vision politique libérale et proto-féministe (traitement de l’intrigue d’un amour malheureux sous le prisme d’une caractérologie des nations chez Madame de Staël), d’une ambition expérimentale et subversive (représentation de l’attraction amoureuse à travers une métaphore chimique chez Goethe), d’une ironie discrètement corrosive portée sur la condition féminine et sur le romantisme (relecture parodique du roman sentimental et satire moraliste chez Jane Austen). On se penchera également sur la déconstruction et la mise à l’épreuve de ce sous-genre romanesque à l’époque contemporaine à travers le regard du romancier américain Jeffrey Eugenides.

Œuvres au programme (il est impératif de se procurer les éditions et traductions indiquées ci-dessous) :
Germaine de Staël, Corinne ou l’Italie [1807], édition de Simone Balayé, Paris, Gallimard, « Folio classique », 2020.
Johann Wolfgang von Goethe, Les Affinités électives [Die Wahlverwandtschaften, 1809], traduction et notes de Pierre du Colombier, Paris, Gallimard, « Folio classique », 1980.
Jane Austen, Raison et sentiments [Sense and Sensibility, 1811], édition et traduction de Sophie Chiari, Paris, Le Livre de Poche, « Classiques », 2019.
Lecture complémentaire : Jeffrey Eugenides, Le Roman du mariage [The Marriage Plot, 2011], traduction d’Olivier Deparis, Paris, Points, 2014.
Fondée sur une approche de corpus plurilingues, la littérature générale et comparée est le terrain privilégié de l’analyse des questions de traduction dans le champ littéraire. L’enseignement en LGC (au contraire des pratiques de la recherche dans cette discipline, qui se fondent sur l’étude des textes en langue originale) nécessite ainsi de prendre la mesure de ce qu’implique de lire et d’étudier des textes traduits. Ce cours consistera en une sensibilisation à la fois théorique et pratique aux enjeux esthétiques liés aux pratiques traductives, à travers la comparaison de textes originaux et de leurs traductions, mais aussi la comparaison des traductions entre elles. Les textes étudiés en classe seront distribués sous forme de polycopiés.
Licence 3, Lettres, Linguistique

« Modernismes européens : le théâtre du tournant des XIXe et XXe siècles, un lieu d’expérimentation »
De l’opposition frontale entre scène naturaliste et scène symboliste aux avant-gardes expressionnistes et surréalistes, le théâtre du dernier XIXe siècle et du premier XXe siècle ne cesse d’explorer les différents versants du modernisme – un mot d’ordre aussi labile que polymorphe. Ce cours sera l’occasion de mettre à l’épreuve la notion de répertoire européen, marqué à la fois par un profond désir de renouvellement de l’écriture théâtrale et par une relecture constante des théâtres du passé, à travers l’étude d’œuvres canoniques du théâtre anglo-saxon, germanique, franco-belge, italien, russe et scandinave et de leurs circulations à travers les frontières. Une attention particulière sera portée aux enjeux esthétiques et aux débats critiques qui accompagnent la création des pièces étudiées, ainsi qu’à la transversalité entre les arts (réflexion sur la mise en scène, représentations iconographiques associées aux pièces, adaptations opératiques, etc.).

Etudiants en licence 3 (semestre 5)
Enseignants : Rebecca ROUGE LESGOIRRES, Jean-Paul THOMAS, Jean-Yves LE CLERC

Classeur des fiches de stylistique à destination des étudiants de L3 et M1 :
- fiches de méthode ;
- fiches sur les techniques.
Enseignante : Stéphanie Quirino Chaves

Cet enseignement est une initiation à l’analyse didactique des pratiques enseignantes. Nous parcourrons les concepts clés de cette manière d’analyser le travail enseignant et l’activité des élèves à partir de l’étude de situations concrètes. Nous nous intéresserons entre autres aux gestes professionnels des professeurs (modalités de travail proposées aux élèves, outils mis en œuvre, place des savoirs, analyse réflexive…) et à leurs impacts sur les apprentissages des élèves dans leur diversité.
Le CM proposera une introduction à la poésie française du XVIe siècle, centrée sur quelques figures majeures : Clément Marot, Louise Labé, Pierre de Ronsard, Agrippa d’Aubigné.

Le TD approfondira la perspective du CM avec l’étude d’une œuvre complète : Les Regrets. Il s’agit d’un des quatre recueils – avec Les Antiquités de Rome…plus un Songe, les Divers Jeux rustiques et les Poemata – publiés par Joachim Du Bellay à Paris en 1558, au retour de son séjour romain (1553-1557) au service de son parent, le cardinal Jean du Bellay. Composé exclusivement de sonnets d’alexandrins (hormis les deux premières pièces liminaires), le texte, d’une grande variété d’inspiration, combine le modèle épistolaire, celui du canzoniere, mais aussi l’élégie, la satire et l’éloge. C’est l’histoire fictive, librement inspirée de l’expérience romaine, d’un secrétaire-poète, exilé dans un monde hostile et décadent, loin de sa patrie et de sa protectrice, Marguerite de France.

Édition : Les Regrets, Les Antiquités de Rome. Le Songe, éd. François Roudaut, Paris, Le Livre de poche, « Classiques », n° 16107, 2002. Lire les 56 premiers sonnets avant le premier cours.
Ce cours propose une introduction à la versification française. Après l’analyse des spécificités de la
versification française (le rythme et le mètre, le syllabisme), le cours proposera un rappel sur les règles de la versification dite « classique », afin d’analyser leur émergence, leur évolution. On considérera en effet les mètres, leurs combinaisons, les rimes, les strophes et les formes fixes dans une perspective diachronique. L’objectif sera de connaître les bases des règles et des usages de la versification française pour mieux mesurer le caractère signifiant des écarts qu’expérimentent poètes et dramaturges à partir de l’époque romantique. Au-delà de l’analyse technique, on envisagera ainsi la versification en tant que vecteur de sens dans l’acte de communication littéraire.