L’Allemagne, de la capitulation à la souveraineté retrouvée (1945-1955)
Le programme de civilisation englobe la décennie qui va de la capitulation du Troisième Reich le 8 mai 1945 à l’année 1955, au cours de laquelle la division de l’Allemagne en deux États antagonistes semble être définitivement scellée avec l’entrée en vigueur des accords de Paris le 5 mai 1955, précédée par la déclaration de souveraineté de la RDA par l’Union soviétique le 25 mars 1954. La réflexion s’articulera autour de deux grands axes largement interdépendants : les conséquences directes et indirectes de la Seconde Guerre mondiale d’une part, la division de l’Allemagne et l’intégration progressive de ses deux parties dans les blocs concurrents sur fond de « guerre froide » d’autre part. On étudiera la situation de l’Allemagne au lendemain de la défaite sous ses aspects économiques, sociétaux (rôle des Églises), humains (mouvements de population), politiques (zones d’occupation, blocus de Berlin), géopolitiques (questions territoriales), diplomatiques (conférence de Potsdam) et idéologiques (dénazification). On interrogera également la notion controversée de « Stunde Null », qui fait l’impasse sur les éléments de continuité avec les périodes précédentes. Parallèlement, on s’intéressera à la renaissance de la vie politique et économique dans le contexte national et international, d’abord dans le cadre des zones d’occupation puis, à partir de 1949, dans celui de la rivalité entre RFA et RDA (économie de marché versus économie planifiée, renouveau de la vie démocratique décentralisée autour de trois grands partis versus montée en puissance d’un parti unique et centralisation des pouvoirs entre les mains du bureau politique du SED, sur le modèle stalinien). On étudiera les étapes de l’intégration de la RFA dans la zone d’influence occidentale (plan Marshall, réforme monétaire, politique étrangère d’Adenauer, adhésion à l’OTAN), sans oublier que cette évolution ne passe pas uniquement par une série d’alliances économiques, politiques et militaires, mais également par l’adhésion croissante à un système de valeurs commun (« Westernisierung »), et, parallèlement, les étapes de l’inclusion de la RDA dans le bloc de l’Est comme de l’imprégnation (volontaire ou forcée) de l’État est-allemand par l’idéologie soviétique (adhésion au COMECOM, rôle de la Stasi, soulèvement du 17 juin 1953, adhésion au pacte de Varsovie).